“Que chacun choisisse le véhicule qui lui convient””

Un entretien avec Marco Goelhousen, échevin, dans le cadre de la Semaine Européenne de la Mobilité

À quoi ressemble la mobilité dans un monde idéal, selon vous ? 

Pour moi, la mobilité idéale serait celle d’utiliser la voiture uniquement en cas de besoin absolu et indispensable. Bien entendu, il ne faut en aucun cas diaboliser la voiture, d’un autre côté, la solution pour une famille de quatre personnes ne consiste pas dans le fait de posséder quatre voitures, dont trois seraient garées 22 heures par jour au garage ou devant la maison. En tant que Commune de Sanem, nous essayons en tout cas de favoriser les alternatives les plus diverses, que ce soient la mobilité douce, les transports publics ou l’électromobilité.

 

Récemment, les transports publics ont souvent été critiqués pour leurs retards massifs et répétés. 

Il est vrai qu’on ne peut nier les retards des transports publics et je comprends tout à fait le mécontentement des gens. Il est inconcevable qu’on soit « puni » avec des retards ou – pire encore – avec des annulations si on choisit de se déplacer en bus ou en train. En tant que responsables de la commune, nous ne fermons pas les yeux face à ce problème, et nous essayons de faire pression partout où c’est possible. Hélas, nos mains sont parfois liées en ce qui concerne ce dossier, mais nous poursuivons nos efforts.

 

La commune de Sanem est active – depuis un certain temps déjà – dans le domaine de la mobilité. Comment expliquez-vous l’affinité pour cette thématique ? 

En effet, notre commune favorise le thème de la mobilité depuis longtemps. D’après moi, ce n’est pas uniquement dû à notre situation géographique ou aux affinités de nos responsables politiques, mais c’est dû avant tout à la nature de notre commune. La superficie de la commune est relativement étendue. En plus, le terrain est très nivelé et il y a beaucoup de collines. Nous avons donc été obligés de trouver des solutions et d’offrir des alternatives concrètes à nos habitants.

 

Quelles sont ces alternatives sur le terrain ?

Nous avons une série de projets, que nous poursuivons continuellement et de façon conséquente depuis des années. Je pense notamment au système de guidage pour piétons, au « Ruffbus », à notre réseau Vël’OK qui s’agrandit d’année en année et qui est désormais électrique, ou encore au « chemin des écoliers » sécurisé, auquel nous ajouterons le vélo prochainement. À part cela, des vélo-box sécurisés sont prévus à des endroits stratégiques de la commune.

Vous êtes certainement fier du Plan Directeur Mobilité 2030 qui sera présenté au public cet automne.

En effet, la Commune de Sanem est la première commune au Luxembourg à élaborer un tel plan directeur. Son but avoué est de soutenir une mobilité durable et d’analyser ce plan à des intervalles réguliers pour vérifier s’il est encore adapté aux conditions actuelles. Pour ce contrôle de mobilité participatif, deux slogans appropriés ont été retenus : « Il existe une alternative à l’automobile » et « Une planification obligatoire pour demain ».Ces deux approches sont universellement valables, elles nous permettront d’atteindre beaucoup de nos objectifs. Mais il faut éviter une approche trop autoritaire, l’idée de base du libre choix du moyen de transport restant primordiale.

 

Un point important supplémentaire du plan directeur est celui des chemins courts. 

…ainsi que la redécouverte de la proximité. Ces points pourraient paraître anodins, mais ils sont essentiels. Dans ce contexte – en tant que responsables communaux – nous devons créer ces infrastructures pour donner envie aux habitants de prendre leur vélo ou d’aller à pied pour les courtes distances. Dans ce contexte, j’aimerais attirer l’attention sur le chemin reliant le « Geessewee » au « Scheierhaff », en passant à côté du « Pakebierg » et par la Rue de la Gare.

 

Pour terminer, dites-nous quelques mots d’explication sur la partie en couleurs arc-en-ciel de la Rue Jean Anen au « Scheierhaff ».

En fait, ce n’est « guère plus » qu’une autre forme de modération du trafic, mais elle est créatrice, positive et surprenante. L’idée nous était venue depuis un certain temps et le choix de cet endroit à proximité d’une école, d’une maison relais et du KUSS nous semblait judicieux. Les retours très positifs dans les médias sociaux m’ont réjoui, elles prouvent que nous avons vu juste. Beaucoup de gens ont suggéré de prévoir la même chose à d’autres endroits. Malheureusement, ce n’est pas possible partout, surtout lorsqu’il s’agit de routes cantonales. Mais il est évident que d’autres mesures seront réalisées dans le futur, surtout devant les écoles.

 

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