Quelles méthodes existent pour prendre soin de sa santé mentale ? En novembre 2023, un expert a rendu visite à la Commune de Sanem, apportant avec lui de précieux conseils.

Qui ne connaît pas cette situation ? Au travail, on se démène sous pression sur un projet qui aurait dû être terminé avant-hier. Le téléphone sonne toutes les deux minutes. Entretemps, un·e collègue vient poser une question au bureau. À la maison, la routine continue : il faut s’occuper du chien, du chat et des enfants qui attendent d’être divertis. Il faut aussi préparer le repas, s’occuper du ménage qui ne se fait pas tout seul, et puis préparer tout le monde pour le coucher. Rien que cette énumération est stressante.

Beaucoup de personnes vivent des situations similaires. C’est pourquoi les Amitiés Françaises de la Commune de Sanem et le Service à l’Égalité des chances et Diversité étaient ravis, le mercredi 15 novembre 2023, de voir une salle comble. Sacha Bachim, psychologue diplômé et conseiller spécialisé du Centre National de Prévention des Addictions (CNAPA), a apporté une boîte à outils remplie de conseils et d’astuces pour renforcer la résilience, s’inspirant de son best-seller Therapie To Go.

« Il n’y a pas de santé sans santé mentale. Pour rester en bonne santé, il est donc essentiel de prendre soin de sa santé mentale. » – Sacha Bachim

« La résilience est une qualité qui permet aux gens de bien gérer les situations difficiles et de rester en bonne santé », explique Sacha Bachim. Cela concerne les adultes, mais aussi nos enfants. « En tant que société, commune ou famille, nous pouvons contribuer à ce que nos enfants grandissent dans des conditions leur permettant de développer une bonne résilience. Chacun·e de nous peut également agir pour renforcer et entretenir sa propre résilience de manière préventive », nous dit le psychologue et conseiller du CNAPA. C’est comme se brosser les dents tous les jours pour se protéger des caries.

Sacha Bachim

1. Thérapie comportementale cognitive

Selon Sacha Bachim, cette méthode peut être comparée à une boîte à outils offrant une multitude d’instruments utiles. Elle s’est souvent avérée efficace dans le traitement des maladies mentales. Sacha Bachim parle d’un modèle à quatre facteurs, englobant les pensées, les émotions, le corps et le comportement. Cette méthode peut être particulièrement bénéfique dans les cas de troubles paniques et d’anxiété, ainsi que pour les troubles obsessionnels compulsifs. Nous vous conseillons de discuter avec un·e professionnel·le de la santé, que ce soit un·e médecin, un·e psychologue, un·e psychothérapeute ou un·e psychiatre.

2. Définir des objectifs accessibles

Nos vies peuvent être influencées par les objectifs que nous nous fixons. Sont-ils atteignables ou quasi impossibles ? À l’approche du Nouvel An, nombre de personnes se fixent des résolutions. Avant de se lancer dans quelque chose de nouveau, il serait judicieux de réfléchir au point de départ. Qu’est-ce qui nous rend déjà heureux et satisfait ? Dans son livre Therapie To Go, Sacha Bachim présente plusieurs techniques, comme la Question Miracle de la Technique 4.

3. Changer de comportement exige un effort initial

Dans le contexte de la nouvelle année, nous aspirons souvent à changer nos comportements. Ce n’est pas une tâche facile, surtout après des années d’une routine différente. Adopter un comportement plus sain, comme commencer le sport ou arrêter de fumer, nécessite un effort considérable au début. « Il est crucial de mettre en pratique cette nouvelle habitude quotidiennement pendant trois mois », conseille Sacha Bachim. Progressivement, il deviendra plus facile d’adopter ce nouveau comportement.

4. Devoir vs. vouloir

Lorsqu’il s’agit de fixer ou d’adopter de nouveaux objectifs ou comportements, il est également bénéfique de les formuler correctement pour notre santé mentale. Il existe des différences, non seulement grammaticales mais aussi psychologiques, entre les verbes devoir et vouloir. Dire souvent « Je dois encore… » peut être associé à la contrainte, à des conséquences négatives et au stress. En revanche, la phrase « Je veux encore… » est liée à l’envie de faire ou d’atteindre quelque chose, ce qui est positif car cela découle de notre propre volonté.

« En fait, beaucoup de ces méthodes peuvent être utilisées de manière préventive pour éviter que notre santé ne soit compromise. » – Sacha Bachim

5. Intégrer la relaxation dans le quotidien

Il est fréquent de se promettre de prendre de courtes pauses pour se détendre dans la vie quotidienne, mais souvent nous ne le faisons pas. L’expression la goutte d’eau qui fait déborder le vase illustre bien cette situation. Nous avons tous un niveau de tension de base, qui remplit déjà en partie ce vase imaginaire. À cela s’ajoutent des micro-stress quotidiens, comme les enfants qui traînent le matin ou les feux rouges sur le chemin du travail. Des facteurs de stress plus importants peuvent s’ajouter, comme l’inquiétude pour son emploi ou la maladie d’un·e proche. Le vase déborde plus rapidement chez ceux·celles dont la tension de base est déjà élevée. Comment donc réduire cette tension fondamentale ?

Dans son livre Therapie To Go, Sacha Bachim présente différentes techniques de relaxation. L’une d’elles a été expérimentée par les participant·e·s à notre conférence. Le psychologue diplômé a guidé l’assemblée dans un exercice de respiration : inspirer, retenir l’air quelques secondes, puis expirer plus longuement. En situation de stress, notre respiration s’accélère, signalant à notre corps un état d’alerte. Une respiration consciente peut signaler au corps qu’il n’y a pas de danger, permettant un état plus relaxé. Bien sûr, la technique exacte varie d’une personne à l’autre.

6. Chercher de l’Aide Professionnelle

Même si beaucoup peut être fait préventivement pour renforcer sa santé mentale, il est toujours judicieux de chercher de l’aide professionnelle. Sacha Bachim a conclu sa présentation par un dernier conseil : « Si vous remarquez que vous-même ou une autre personne ne va pas bien, que l’humeur s’est dégradée, que le plaisir aux activités habituellement agréables a disparu, que vous souffrez d’anxiété, de soucis, de problèmes de sommeil, ou que vous avez développé une consommation nocive d’alcool, de tabac ou d’autres substances, il est important de réagir et de chercher de l’aide professionnelle. Une bonne première étape est de parler à votre médecin traitant. »

 

Points de repère

  • Votre médecin traitant
  • Psychothérapeutes
  • Centres de conseil psychologique
  • Psychiatres
  • Cliniques spécialisées en psychosomatique
  • Groupes d’entraide

 

Plus d’informations

http://cnapa.lu/fr/

 

La santé mentale dans notre commune

La Commune de Sanem, en collaboration avec la Ligue, organise deux fois par an une formation en premiers secours en santé mentale, après les vacances de Pâques et en octobre. Consultez le flyer dans votre boîte aux lettres et les annonces sur nos réseaux sociaux. L’objectif de cette formation est de :

  • Sensibiliser aux différents aspects de la santé mentale
  • Apprendre à réagir et agir pour aider autrui
  • Connaître les limites de l’aide que l’on peut apporter à une personne

Pour plus d’informations sur cette formation, vous pouvez contacter le Service à l’Égalité des chances et Diversité par mail à service.secd@suessem.lu ou par téléphone au 59 30 75 501.

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