Et c’est le but !

Jamais sport n’aura suscité autant la passion et la ferveur auprès de ses disciples que le football. De l’anonyme cour d’école au flamboyant stade de Maracanã, la frénésie du ballon rond n’a eu de cesse, au cours des siècles, de rassembler les foules autour d’une ambition commune : la gagne. À travers leur exaltante et singulière histoire, les trois clubs de la Commune de Sanem ont su codifier les bases d’une rivalité sportive teintée de compétition et de fair-play. Rencontre avec trois présidents qui se la jouent franc-jeu.

LA BELLE ÉPOQUE

Historiquement, la discipline fait son entrée sur le territoire de la Commune de Sanem en 1908, alors que la toute jeune FIFA s’engage à peine dans sa 5e année d’existence. Le style se veut solennel, empesé, formel. « Notre club est sans aucun doute un des plus anciens du Luxembourg… » explique Tom Weis, président du FC The Belval Belvaux, le ton empreint d’une fierté non dissimulée. De son côté, le CS Sanem verra son activité démarrer véritablement en 1947, en plein après-guerre et après deux premières tentatives infructueuses en 1919 et en 1930. Si les milliers de m2 de gazon synthétique de l’actuel stade symbolisent une volonté toute avant-gardiste de projeter le CS vers un avenir victorieux, le pré alors utilisé le weekend pour se disputer la victoire se destinait aux bovidés la semaine venue. À Ehlerange, c’est à la providentielle intervention du prêtre de la paroisse que l’on doit la naissance en 1959 du troisième FC, désormais en position de challenger au sein du trio.

UNE BRILLANTE ÉMULATION

Avec près de 750 affiliés et plus d’une centaine de bénévoles répartis entre les trois clubs de la commune, le football local peut s’enorgueillir d’un patriotisme sportif de bon augure. Et si nos trois présidents se plaisent à dévoiler crânement leurs aspirations pour les années à venir, qu’il s’agisse d’une montée en D1 ou mieux encore en Promotion d’Honneur, l’on aime à se rappeler ces mots d’Albert Camus qui résument si bien l’essentiel de ce qui pose les fondements de la discipline : « Il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football. » Et bien que nos trois clubs revendiquent une identité forte teintée d’une loyauté indéfectible, l’esprit de compétition qui règne au sein des trois FC ne suffit pas à entacher l’ambiance bon enfant qui rythme les rencontres : « Il règne une super entente entre les présidents de clubs, les supporters, le public, etc. Alors évidemment, nos joueurs sont rivaux sur le terrain une fois le coup de sifflet lancé, mais c’est l’esprit de camaraderie qui reprend à chaque fois le dessus ! » explique Tom Weis, président du FC The Belval Belvaux. Un contexte propice à l’échange cordial que l’on retrouve volontiers « à la buvette ». Ces quelques mètres carrés aux couleurs du club qui voient s’aligner coupes, photos et autres trophées jouent avant tout le rôle de camp de base où l’on se retrouve volontiers, bière à la main, au terme d’un entraînement ou d’une rencontre, pour « refaire le match » sur fond d’échanges passionnés, comme le rappelle Carole Bragança, présidente du CS Sanem. Cette maman de trois enfants, épris eux aussi de la fièvre footballistique, ne compte plus les heures dédiées au CS Sanem : « Lors des tournois, on est mobilisés du matin au soir ! La buvette occupe une place essentielle qui permet de faire le trait d’union entre joueurs, supporters et bénévoles ».

A cette atmosphère familiale doublée d’un esprit de franche camaraderie, s’ajoute une volonté d’intégrer toutes les nationalités, toutes les cultures à l’aventure footballistique locale : « Nous sommes profondément attachés à notre identité, à notre langue et aux valeurs de notre pays, mais nous sommes un club viscéralement multiculturel » ! C’est pour nous une vraie force de voir les différentes nationalités s’unir dans la partie ! » explique Marco Stocchi, président « gâté » du FC Ehlerange comme il se plaît lui-même à le rappeler. Et lorsque l’on évoque la possibilité d’une éventuelle fusion entre les trois clubs, les regards s’illuminent : « nous avons eu l’occasion d’en débattre à plusieurs reprises, mais pour l’instant rien de concret » commente Carole Bragança. Une « causerie » qui n’empêche toutefois pas l’entente et l’entraide entre clubs, même au-delà des frontières de la commune.

DE MAIN DE MAÎTRE

Si le sport et le spectacle priment sur le financement de nos trois clubs, une gestion saine, « en bon père de famille », demeure essentielle pour Belvaux, Ehlerange et Sanem qui placent le confort des affiliés, jeunes ou moins jeunes, débutants ou confirmés, en tête des priorités. « On se doit de gérer le club comme une entreprise. En tant que président, j’occupe la fonction de coordinateur général. C’est donc mon rôle de manager les différentes délégations à la tête desquelles on retrouve un membre du comité, chargé lui aussi de mener à bien les nombreuses missions tout au long de l’année ». explique Tom Weis. Une organisation sans faille qui repose sur la volonté d’une courageuse poignée de bénévoles, petites mains de l’ombre, qui œuvrent pour leur club avec une ferveur non feinte qui force l’admiration.

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