Faire ressortir Sanem sur le plan culturel

Interview de Simone Asselborn-Bintz « ESCH 2022 »

Par le passé, il a beaucoup été question des difficultés initiales d’Esch 2022 ; est-ce qu’entretemps les intervenants sont tous au diapason ?

Dommage en effet que ce dossier ait connu des malentendus de lancement, qui se sont ensuite répercutés sur la place publique. Mais je suis fondamentalement quelqu’un de positif et j’ai désormais la conviction qu’Esch 2022 est sur le bon chemin et que l’ensemble des intervenants agissent de concert. 2022 peut paraître une échéance lointaine, mais il ne faut plus perdre de temps. En tout cas, en tant que Commune de Sanem, nous sommes prêts pour cette aventure captivante. Voilà pourquoi, le 4 avril, nous avons convié les habitants et associations de notre territoire à une réunion d’information sur l’année de la culture et le rôle de notre commune.

La Commune de Sanem a été parmi les premières à se rallier formellement au projet. Le Collège des bourgmestre et échevins était-il acquis d’avance ?

Il était clair dès le début que nous allions être de l’aventure en tant que Commune de Sanem. Le Collège des bourgmestre et échevins l’avait laissé entendre dès les toutes premières réunions concernant ce sujet. Le passé a démontré que le label Capitale européenne de la culture peut représenter une énorme opportunité pour toute une région, à nous de la saisir. Même si la culture occupe déjà une position de choix dans notre commune, nous pouvons nous positionner encore mieux au niveau national grâce à l’année de la culture.

Le grand thème d’Esch 2022 est le « Remix ». Que faut-il entendre concrètement par ce terme ?

Naturellement, le thème ratisse large et c’est très bien. À travers les quatre sous-domaines Remix Europe, Art, Natureet Yourself,tout le monde pourra certainement y trouver son compte. Je pense que ce thème est très approprié à une région en mutation permanente comme la nôtre. Que ce soit lié au changement du paysage industriel, au multilinguisme, à la digitalisation ou encore à la société multiculturelle. Le Remix est donc déjà parmi nous et peut également fonctionner comme un catalyseur pour oser l’impossible.

Comment notre commune va-t-elle se situer par rapport à ce « Remix », vu que dans un premier temps on lui avait attribué le thème « L’Art du jardinage » ?

Les responsables d’Esch 2022 ont souhaité que chaque commune se concentre sur un thème bien précis afin de créer un point fort local, si on veut. Avec ses nombreuses aires vertes, il est… naturel que Sanem se sente un représentant du « Remix Nature », mais nous ne comptons pas nous limiter à l’Art du jardinage. Nous réfléchissons bien-sûr à l’Urban gardening et nous allons inclure à cette réflexion les jardins communs comme ceux du Matgesfeld de Belvaux ou encore ceux de Sanem. Les détails sont en pleine élaboration.

La commune a-t-elle déjà des projets en vue de l’année de la culture ?

Oui, nous travaillons concrètement à deux projets. D’un côté, il y a la passionnante histoire de la Source Belval, que peu de gens connaissent encore, malheureusement.À son apogée au début du 20esiècle, environ deux millions de bouteilles d’eau de cette source étaient exportées annuellement un peu partout dans le monde. Notre rêve est de libérer à nouveau cette source sise au milieu du nouveau Quartier Belval. Nous sommes en train d’évaluer si cela sera lié à une œuvre d’art ou si on pourra éventuellement même reconsommer l’eau de cette source.

L’autre piste que nous suivons est celle d’un possible sentier historique à Belvaux, plus précisément dans la rue Wënschel en direction du Gaalgebierg. Là encore, l’idée serait de faire revivre sous une forme plus artistique le chemin par lequel on évacuait les scories du temps de la sidérurgie.

Y a-t-il d’autres projets individuels ou associatifs dont la commune aurait eu vent ?

Nous avons effectivement connaissance de deux projets en cours. La pédagogue de théâtre Mirka Costanzi travaille avec les Amis de l’Histoire de notre commune à un projet concernant les légendes du Zolwerknapp. Par ailleurs, nous savons que l’Harmonie de Soleuvre souhaite organiser un Street-Noise-Festivaldans le cadre du Zolwer Maart 2022 (Marché de Soleuvre 2022).

Comment s’y prendre pour réaliser un projet en tant que particulier ou association ? Peut-on approcher la commune dans ce but ?

La voie la plus simple et la plus sûre passe par le portail en ligne www.esch2022.lu. Sur cette plateforme, tout le monde peut introduire son projet au fur et à mesure de son avancement. Un jury indépendant décidera ensuite s’il sera retenu et, le cas échéant, à quelle hauteur il sera cofinancé, en considérant que cela peut atteindre jusqu’à 50% des coûts du projet.

La Commune de Sanem serait naturellement heureuse de prendre connaissance des projets en cours émanant des habitants, collectifs et associations de son territoire, afin de créer des synergies et un soutien mutuel. Nous ne voulons et ne pouvons bien entendu pas prendre d’engagements financiers fermes, mais du point de vue logistique toutes nos portes sont ouvertes. Si vous avez des idées ou si vous aimeriez vous engager dans un projet, n’hésitez pas à contacter notre Service des Relations publiques et de la Culture.

À quelles retombées s’attend Sanem du projet de la Capitale européenne de la culture 2022 d’un point de vue strictement égoïste ?

Personnellement, j’espère qu’Esch 2022 apportera une meilleure visibilité nationale à Sanem. Actuellement, les gens situent environ le Zolwerknapp ou connaissent au mieux le Château de Sanem. Esch 2022 représente notre chance pour faire découvrir au grand public l’Artikuss, le Kulturschapp d’Ehlerange ou encore le Matgesfeld. Il faudra également s’attendre à des retombées touristiques à travers la Source Belvalet le sentier historique.

À propos, où en est le dossier concernant le Château de Sanem ? Le projet Esch 2022 va-t-il faire bouger les lignes ?

Nous espérons fortement que quelque chose se fera à l’horizon 2022. Le Château de Sanem nous tient à cœur et il serait dommage de laisser un tel patrimoine en friche. À l’exemple du hall des soufflantes d’Esch, il est facile de mesurer la vitesse à laquelle les choses peuvent évoluer à condition d’actionner le levier approprié. Dans ce contexte, notre bourgmestre a introduit une question parlementaire afin de garder toute son actualité au problème. Je peux garantir que le Collège des bourgmestre et échevins ne perdra pas de vue ce dossier.

 

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