Les démarches administratives et les complexités bureaucratiques peuvent représenter un défi majeur, surtout lorsque l’on demande une langue étrangère. Dans de tels cas, le Service des Écrivains Publics de la Commune de Sanem peut apporter son aide. Faites la connaissance de François Duhr, l’une des personnes qui effectuent ce travail bénévole.
« J’ai eu un CV d’un réfugié érythréen. J’ai pu voir tout ce qu’il a appris, ce qu’il sait faire et où il en est actuellement. C’est dommage qu’il ne puisse pas mettre en pratique toutes ces compétences, car il a échoué à cause de la langue. » François Duhr se souvient, même si les choses n’ont pas toujours été faciles pour cette personne, il se plaît à se remémorer ses nombreuses rencontres qu’il fait toujours en tant qu’écrivain public pour la Commune de Sanem. Il sourit en se rappelant : « J’ai fait un petit détour par Useldange, mais je suis rapidement revenu. » Le père de famille travaille depuis 2003 sur le réseau ferroviaire et est maintenant responsable du service ETCS (European Train Control System), où il supervise une équipe de 30 personnes. L’ETCS est un système de sécurité qui intervient pour freiner le train.
« J’étais engagé chez les Scouts pendant de nombreuses années », poursuit-il. « J’ai été chef et à un moment donné commissaire général adjoint dans l’association. Mais avec le temps, j’ai réalisé que c’était un mouvement de jeunesse et qu’il était temps de laisser la place aux jeunes. » Son temps chez les Scouts a pris fin, mais pas son engagement. Son chemin le mène vers la Commission pour l’Égalité des chances et la Diversité à la Commune de Sanem. « C’est là que j’ai entendu parler du service de l’écrivain public. » Peu de temps après, il participe à la formation organisée conjointement par la commune et l’ASTI (Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés). « Nous avons reçu de nombreux outils et liens, comme beaucoup de choses se trouvent déjà en ligne si l’on sait où chercher. Et on nous a expliqué ce que nous devrions absolument éviter. » Il précise que le volet juridique – comme les divorces par exemple – n’est pas traité par le service, « car nous ne sommes pas des avocats, nous manquons d’expertise. »
Depuis qu’il apporte son soutien, François aide toute personne ayant besoin d’aide. « Je réalise beaucoup de CV et de lettres de motivation. » À la question de savoir s’il aime vraiment le faire, il commence à rire. « C’est une autre histoire. Cela fait environ 25 ans que je le fais, donc c’est toujours un défi. Mais je sais que j’aide mon interlocuteur, que je le soutiens et peut-être que je peux l’aider à avancer dans sa vie. »
Les bénévoles du service aident également dans des situations plus quotidiennes, précise François. « Une fois, une vieille dame avait rédigé une lettre en français. Elle voulait s’assurer que tout était correct. Et c’est souvent le cas, les personnes âgées sont reconnaissantes d’avoir quelqu’un pour les aider. » Plus il y a à faire, plus c’est compliqué – chaque situation est différente de la précédente. « Nous devons déterminer quelle langue utiliser pour écrire et dans quelle langue parle la personne concernée, puis nous devons vérifier si un nouveau document doit être rédigé ou si la personne a déjà préparé quelque chose. Si la situation semble devenir plus compliquée, il peut arriver que deux d’entre nous du service soient appelés. »
Le Service des Écrivains Publics relève de la responsabilité d’Annick Spellini, qui est également responsable du service pour l’Égalité des chances et la Diversité. « C’est difficile car les gens travaillent eux-mêmes. C’est pourquoi je suis tellement reconnaissante pour les bénévoles que j’ai », explique Annick. « Plus nous en avons, surtout ceux qui maîtrisent plusieurs langues, plus nous pouvons offrir. C’est pourquoi les personnes intéressées peuvent volontiers se manifester auprès de moi. » Chaque bénévole signe un contrat, précise Annick. « Cela ne devrait pas les intimider, mais c’est pour qu’ils se sentent assurés. »
« Le merci que je reçois quand les gens sont satisfaits. La gratitude que l’on ressent simplement. C’est une expérience merveilleuse. » – François Duhr
François intervient également sur le même sujet. « Il faut être prêt à investir du temps. Et il ne faut pas s’attendre à devenir riche en le faisant, c’est pourquoi nous ne le faisons pas. Bien sûr, une certaine compétence linguistique est un avantage, mais la plupart des gens en ont. » Cependant, il souligne aussi qu’il n’y a aucune honte à dire si quelque chose n’est pas réalisable. « Si cela ne fonctionne pas, par exemple si la barrière linguistique est énorme, alors c’est ainsi. Il faut accepter que dans ce cas, on ne puisse pas aider cette personne. »