Mind the Brain

« Ne crois pas tout ce que tu vois ». Un entretien avec l’artiste Marc Pierrard sur sa contribution à l’exposition « Mind the Brain » du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) à l’Université du Luxembourg.

Il a une hauteur de 2 mètres, pèse 1,6 tonnes et – pour la rentrée – fut exposé dans la ville de Luxembourg, devant la cathédrale. Le cerveau gris en fibre de verre, étanche à l’eau et résistant au feu, est une des dix pièces qui, à l’occasion du 10ième anniversaire du LCSB, ont été personnalisées par des artistes luxembourgeois, avec à chaque fois le domaine de la recherche comme point de départ. Pour Marc Pierrard, censé réfléchir sur le thème de l’environnement, le cerveau est le symbole de la racine. Elle est déjà partiellement noire et contaminée, mais les tons gris clair sur le haut de l’œuvre d’art démontrent que l’espoir subsiste et que les choses peuvent changer.

C’est ainsi qu’apparaît l’attitude positive de l’habitant du « Minett », idéaliste en son for intérieur et qui veut avant tout communiquer une chose à travers son art : le doute. « Dans la vie, on doit chercher plus loin et ne pas rester accroché à la première impression. L’art peut provoquer cela. » En tant qu’instituteur, il partage également le message de lire entre les lignes avec ses élèves.

Il pratique son art dans son temps libre, dans la cave de sa maison familiale à Kayl, et il se permet toutes les libertés. « C’est un luxe de ne pas être obligé de vivre de son art. Je peux faire ce que je veux, sans l’obligation de devoir vendre. » Déjà en tant que guitariste auprès du groupe hard-rock-punk dEFDUMp de 1997 à 2008, il voulait bousculer. « Même avancer à petits pas est important. Si, dans un concert devant 3000 personnes, tu parviens à toucher et influencer une seule, cela valait déjà la peine. »

Celui qui a aujourd’hui 45 ans est venu à la peinture en 2003, lorsqu’on demanda à lui et à son groupe de fournir une contribution non-musicale à un festival. Parce que les ustensiles de peinture de son amie, qui avait fait des études de beaux-arts, trainaient dans un coin, il continuait d’expérimenter, tout en approfondissant ses connaissances par des magazines d’art et des livres. Que ce soit en maniant le pinceau, en tant que sculpteur, photographe ou vidéaste : Marc Pierrard fait confiance à son inspiration pour décider quels sens seront invoqués.  Il préfère avant tout mélanger les différents médias.

À l’intérieur de son œuvre pour « Mind the Brain », l’autodidacte a perpétué un portrait de Gandhi, que personne ne pourra voir, parce que les deux hémisphères du cerveau sont liées entre elles. Le fait de savoir que des choses invisibles à l’œil nu se cachent derrière le cerveau, donne une dimension supplémentaire à la sculpture de Marc Pierrard. En s’inspirant librement du pacifiste indien Gandhi, l’artiste déclare : « Celui qui veut changer le monde, doit commencer par changer lui-même. »

La moitié des recettes de la vente des dix sculptures sera affectée à un projet de recherche du professeur Enrico Glaab, qui étudie les remaniements cellulaires initiales au début de la maladie de Parkinson.  Au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) les recherches se font de façon interdisciplinaire, en jetant un pont entre la biologie et la médecine. Par le biais de collaborations avec l’industrie, des transpositions rapides dans un environnement clinique sont favorisées de manière générale au LCSB. Voici plus d’infos sur le projet.

Vous pouvez découvrir la sculpture au parc « Um Belval ».

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