Pas encore terminé

Après leur premier passage sur notre scène en 2021, Zero Point Five sera de retour pour la 5e édition du Flow Festival (du 18 au 20 juillet 2025) – avec de nouveaux morceaux dans les valises et de vieux souvenirs plein la tête. Entre un générateur inondé il y a 4 ans, leur expérience au LSC, et une virée dans la ville de Scranton, rendue célèbre par The Office, nous avons rencontré le groupe début mars pour en discuter.

Nous nous retrouvons devant une porte fermée. Impossible d’entrer dans les locaux du Bâtiment 4 sur le site de la Ville d’Esch sans que quelqu’un∙e ne nous ouvre. Après un coup de fil, deux silhouettes apparaissent derrière la porte vitrée : Kiko Menichetti et Chris Reitz. « Gilles est en route depuis Ettelbruck et coincé dans les embouteillages », nous explique Kiko en descendant vers le studio. « Mais on peut déjà commencer, ça risque de prendre encore un moment. » Par manque de temps, nous ne pourrons pas faire une interview avec lui aussi, mais il rejoindra ses collègues devant la caméra avant que nous ne repassions. En bas du bâtiment, ils nous invitent dans leur univers : un canapé, quelques tabourets, des tableaux, des illustrations, des plantes, et un immense écran avec table de mixage et tout l’équipement nécessaire pour enregistrer des morceaux. Cette petite pièce – en réalité le studio personnel de Chris, où il travaille aussi sur ses projets solo – est devenue au fil des années leur propre univers Zero Point Five. Une illustration de Michael Scott (personnage principal de la série américaine The Office, interprété par Steve Carell) et une plaque sur laquelle on peut lire Scranton (la ville où se déroule la série) attirent notre regard. « Il faut qu’on entende cette histoire. » Ils éclatent de rire. « On vous la racontera plus tard », répond Kiko en souriant.

« Concert de salon »

Pourquoi les trois ont voulu revenir sur la scène du Flow Festival ? La réponse paraît évidente. « On était présent pour la toute première édition, et c’était vraiment génial – même si notre concert est littéralement tombé à l’eau », raconte Kiko. « Le générateur était sous l’eau et il n’y avait plus d’électricité », se souvient Chris. « Mais on a pu continuer à jouer, au moins en partie. Le public est resté et a dansé sous la pluie. C’était inoubliable. »

Kiko a vécu dans notre commune et y travaille encore aujourd’hui, tandis que Gilles y habite depuis peu. « En plus du Flow, on aurait aussi dû jouer au cinéma en plein air pendant le Covid. Mais on a dû annuler à cause d’un souci de santé. » Quand on leur dit que notre relation semble un peu maudite, ils répondent en riant : « C’est vrai, on a encore une revanche à prendre. » Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle ils ont accepté de rejoindre la programmation du Flow Festival. « Pour moi, c’est un peu comme un concert de salon », dit l’un d’eux. Intime, chaleureux, proche du public. « Il n’y a plus beaucoup de vrais festivals au Luxembourg qui s’étendent sur plusieurs jours. La plupart se limitent à une seule journée. » Et puis, c’est le site. « Pendant le Covid, on jouait souvent au spikeball là-bas. On disait tout le temps à quel point ce serait cool d’y organiser quelque chose de plus grand. Peu de temps après, le Flow a été annoncé. »

Il y a un peu plus de 15 ans, Kiko a fondé le groupe avec Gilles Saracini. « Quand on a commencé à s’orienter davantage vers le country il y a quelques années, on s’est vite mis d’accord sur le fait qu’un violon collerait parfaitement au son du groupe, » raconte Kiko. « Au début, c’était Zero Point Five and Chris Reitz, puis Chris est devenu un membre à part entière. » Kiko et Gilles chantent et jouent respectivement du banjo et de la guitare, tandis que Chris est responsable des mélodies au violon.

« C’est un événement communal et les gens viennent, peu importe qui joue. Ils veulent passer un bon moment avec des amis et écouter de la musique en même temps, parfois même découvrir quelque chose qu’ils apprécient vraiment. » – Kiko Menichetti

Depuis 2016, les trois jouent ensemble et font partie de la scène musicale luxembourgeoise depuis de nombreuses années — et même au-delà. En 2022, ils ont tourné aux États-Unis. « J’ai de la famille qui vit à Scranton, » explique le joueur de banjo. D’où la plaque sur la console. « Ce qui était incroyable lors de cette tournée, c’est que nous avons plongé dans une toute autre culture. Les gens venaient avec leur chapeau de cowboy, leurs bottes. Certains faisaient du line dance. Ce genre de scène, tu ne le vois pas au Luxembourg. »

Leur chanson au Vietnam

Mais ils ne veulent surtout pas nous cacher la meilleure histoire. « Je connais quelqu’un qui est allé au Vietnam avec la délégation luxembourgeoise du ministère des Affaires étrangères, donc avec Xavier Bettel, » raconte Kiko. « Un jour, je reçois une vidéo d’un groupe vietnamien qui joue devant la délégation. Et là, je me rends compte qu’ils reprennent une de nos chansons. Au Vietnam. Devant Xavier Bettel. C’était juste incroyable. »

Qu’ils n’aient pas réussi à représenter le Luxembourg à l’Eurovision à Bâle en mai ne les dérange pas vraiment. « Nous serons toujours là après le LSC et l’ESC. Ce n’était pas notre monde, mais c’était chouette d’y jeter un coup d’œil », souligne Kiko. Chris ajoute : « Être sur cette scène, c’était une expérience forte. Sortir. C’est sombre. Le son. Les gens. L’énergie qu’on ressent là-bas. » On entend bien à quel point ils aiment monter sur scène et jouer de la musique pour le public. « C’est ce qui nous a un peu manqué à cet événement. C’est surtout le spectacle autour qui est au centre. » Ils sont néanmoins reconnaissants d’avoir été invités l’an dernier par Andrea Galetti (chanteur de One Last Time) à participer à un camp d’écriture de chansons. « Tu commences la journée avec l’objectif d’avoir une chanson finie le soir. C’est là qu’est née ‘Ride’. Ils nous ont poussés à l’envoyer, et là, on a été acceptés. »

Lors de l’annonce il y a deux ans du retour du Luxembourg, ils étaient motivés à participer. En 2024, ils se sont mis au travail pour créer quelque chose. « Nous avons commencé trois jours avant la date limite, et le résultat était une chanson très country — une telle intensité que nous n’avions jamais vraiment exploré avant. Finalement, elle n’a pas été retenue. Nous pensons que c’était peut-être un peu trop. » Ils nous ont confié plus tard que cette chanson sortirait quand même, et peut-être l’entendrons-nous au Flow. Ce qui est certain, c’est que le LSC les a rendus plus connus. « Des gens qui ne nous connaissaient pas, mais qui aiment la musique et ignoraient qu’il y avait aussi des artistes locaux pour eux, ont découvert notre musique. Et il faut aussi dire que peu d’artistes jouent notre genre au Luxembourg. » Ils ont remarqué combien la musique faite main est appréciée.

Avec de la nouvelle musique au Flow

Et c’est précisément l’objectif du Flow cette année : de la musique qui enthousiasme le public. « Vous pouvez vous réjouir de quelques nouveautés », annonce Chris. De nouveaux morceaux, de nouvelles reprises, un nouveau groupe live — également au Flow. « Notre intention était d’avoir un nouveau programme pour l’été. Alors que nous faisons la musique surtout pour nous en studio et voyons ce que les chansons déclenchent en nous, nous gardons en tête ce qu’elles provoquent chez le public lors de nos concerts live. »

« Mais on a pu continuer à jouer, au moins en partie. Le public est resté et a dansé sous la pluie. C’était inoubliable. » – Chris Reitz

Pour eux, les concerts restent donc la meilleure occasion de partager leur passion pour la musique avec les autres. « Nous aimons jouer des concerts plus petits, plus intimes », explique Kiko. « Cela ne veut pas dire que ce n’est pas bien organisé, mais c’est plus personnel. Par exemple, le Flow : c’est un événement communal et les gens viennent, peu importe qui joue. Ils veulent passer un bon moment avec des amis et écouter de la musique en même temps, parfois même découvrir quelque chose qu’ils apprécient vraiment.  Lorsqu’on leur demande avec quelle chanson ils pourraient enthousiasmer une personne qu’ils ne connaissent pas, ils sont vite d’accord : ‘Ride’. « C’est court, c’est récent, et ça nous décrit bien en ce moment. On peut la jouer telle quelle, avec des instruments simples. On reçoit des vidéos de classes d’école qui la jouent et dansent dessus. C’est vraiment chouette de savoir que des gens qu’on ne connaît pas personnellement aiment bien nous — et notre musique. »

Nous voulons vous voir chanter et danser le week-end du 18 au 20 juillet 2025 au Parc Belval. Zero Point Five jouera le dimanche et clôturera le week-end Flow. Le Flow est gratuit cette année, vous n’aurez donc pas besoin de billets. On se voit en juillet !

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