Un salon de coiffure alliant cœur et professionnalisme, en plein cœur de la Résidence de la Waassertrap : voilà Hairdress by Tess. La gérante est originaire de Frisange, mais elle a eu l’opportunité d’implanter un second établissement ici, dans notre commune. Nous sommes allés lui rendre visite un après-midi.
Depuis janvier 2025, la Résidence de la Waassertrap (REWA) accueille quelques nouveaux visages sous son toit. Le salon de coiffure Hairdress by Tess est déjà bien connu de beaucoup, car, comme nous l’a raconté Tessy Varnier-Cattazzo lors de notre entretien, elle a reçu il y a quelques mois une douzaine d’appels de la région suite à l’annonce publiée par la commune. « Je ne m’en suis pas rendue compte immédiatement », se souvient-elle. « J’ai reçu tellement de messages de clients me disant de déposer mon dossier et d’essayer. » Le soutien de sa clientèle fidèle a été précieux, mais il fallait également convaincre le jury de la commune et soumettre sa candidature, car l’appel à projets est arrivé en décembre 2024. « J’étais aux anges quand j’ai reçu la nouvelle. Et en plus, c’était juste avant Noël – le plus beau cadeau ! » Sur environ 26 dossiers, l’équipe de Tess a réussi à s’imposer, se réjouit fièrement l’entrepreneuse.
Une passion familiale
La formation de la jeune femme de 37 ans s’est faite chez son oncle à Mondercange. « On peut dire que j’y ai grandi », raconte-t-elle. Le premier salon de son oncle était à Esch. Lors de la journée portes ouvertes, Tess n’avait que trois ans sur la photo dans le journal. « Plus tard, j’étais toujours au salon, j’ai commencé à aider, puis à travailler. » Il n’est donc pas surprenant que Tess ait suivi cette voie professionnelle. Le salon de la REWA appartenait auparavant à une coiffeuse qui donnait des cours du soir à la Chambre des Métiers. « J’étais assise dans ces cours », commence Tess en se remémorant. « J’avais 17 ans, donc j’étais déjà bien impliquée dans l’apprentissage. Quand la coiffeuse de la Chambre a su que je reprenais le salon cette année, elle était très heureuse. Elle m’a reconnue immédiatement. On se croise vraiment deux fois dans la vie. »
Korinna Lucas est la gérante du salon sous son nouveau nom. « Sans elle, cela n’aurait pas été possible », précise Tess en jetant un regard à sa collaboratrice, occupée à coiffer une cliente. « Elle a été ma première apprentie et dirige maintenant le salon ici », ajoute-t-elle avec un large sourire. Tess a formé au total trois apprenties, qui travaillent encore aujourd’hui avec elle. À la Résidence de la Waassertrap, deux coiffeuses sont employées, et une autre personne viendra renforcer l’équipe du salon à l’avenir.
« Le salon a un côté familial. On s’y sent comme à la maison. Ça nous permet de sortir un peu de notre quotidien. Et si ce n’était pas bien, on ne reviendrait pas. » – Odette Tonet, cliente
« Je viens ici chaque semaine », raconte Anita Jacoby pendant que Korinna lui coiffe les cheveux. « Cheveux, coupe, ongles, je suis toujours satisfaite. » Korinna et Madame Jacoby s’entendent à merveille, ce qui ne passe ni inaperçu ni inentendu. « Elle pourrait être ma fille », plaisante la résidente de la REWA, et toutes deux éclatent de rire.
Ne pas être seul∙e
Avec les résidents, chaque jour a sa propre dynamique particulière. « On a sa clientèle fidèle. Certains viennent toutes les semaines, parfois deux fois par semaine », explique Tess. « Tous ceux qui passent sous mes ciseaux, je les connais par leur prénom », ajoute Korinna. De nombreux résident∙e∙s viennent pour se faire coiffer, mais restent également pour discuter avec les coiffeuses. Korinna a vite compris qu’ils veulent parler et ne pas se sentir seuls. Prêter une oreille attentive et être là pour eux fait autant partie du service que laver et couper les cheveux. Souvent, les coiffeuses sont les seules personnes que les résidents voient dans la journée. « Nous voulons leur rendre quelque chose », affirme Tess. « Rendre un peu d’amour, les écouter, et leur permettre de se sentir encore comme faisant partie de la société. » Souvent, ils passent juste le matin pour dire bonjour et bavarder un peu. Dès le début, Tess avait conscience que l’atmosphère ici serait différente. Ce sont ces moments qui rendent parfois le quotidien un peu plus difficile. « On voit les gens et puis, parfois, ils ne sont plus là. On en parle ensuite en équipe, ce ne sont pas les moments les plus faciles », raconte la patronne.
Le salon est également ouvert aux personnes qui ne résident pas à la REWA. « Au début, ce n’était pas le cas », se souvient Tess. « Maintenant, tout le monde est le·a bienvenu·e chez nous. » Il faut toutefois garder en tête que le vendredi est la journée la plus chargée en rendez-vous. « Ils veulent tous être beaux·belles pour le week-end, donc nous sommes souvent complets le vendredi. » Madame Jacoby confirme : « D’habitude je venais ce jour-là, mais là, il y avait trop de monde. »
Comme à la maison
« Apparemment, il y avait une résidente qui faisait beaucoup de publicité pour nous », raconte Tess. « Ici, ça se sait vite – même si quelque chose devait mal se passer. Les gens en parlent. » Entre-temps, une deuxième cliente arrive. Au fil de la conversation, il s’avère qu’il s’agit précisément d’Odette Tonet, qui vantait les mérites du salon. Madame Tonet fait partie du conseil des résident·e·s de la REWA. « Je peux alors y mettre mon petit grain de sel. Et c’est bien de souligner ce qui est bon », explique-t-elle. « Le salon a un côté familial. On s’y sent comme à la maison. Ça nous permet de sortir un peu de notre quotidien. Et si ce n’était pas bien, on ne reviendrait pas. »
Pour les neuf prochaines années, Tess et son équipe pourront rester à la REWA ; après cela, le contrat sera prolongé. « Ma mère m’a dit que je pourrais déjà penser à la retraite », raconte-t-elle en riant. D’ici là, Tess et son équipe ont littéralement les mains pleines.